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Le cours du mois

RELATIONS INTERNATIONALES ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE









Quatre grands débats vont se succéder dans l'histoire de la discipline des relations internationales, chacun d'eux faisant émerger un courant des relations internationales. Chaque courant de pensée permet, à sa manière, d’éclairer le monde dans lequel nous vivons, et les théories doivent être perçues davantage comme des outils interprétatifs que comme des dogmes infaillibles. A l'heure actuelle, nous assistons à une convergence entre le courant néo-libéralisme et le courant néo-réalisme; parallèlement il y a convergence entre le courant néo-marxiste et celui de l'économie monde. Ces courants ont tous des approches critiques et radicales. Pour beaucoup de clarté, il est important que nous vous présentions de manière sommaire toutes ces approches.

1-La théorie idéaliste

Le besoin de comprendre et d’expliquer les relations internationales est apparu comme une nécessité au lendemain de la Première Guerre mondiale : il s'agissait de comprendre comment un conflit si dévastateur avait pu éclater et d'éviter de futurs conflits de grande ampleur. Ainsi au lendemain de la Première Guerre mondiale, en réaction aux destructions et aux pertes provoquées par ce conflit, s’est développé un courant idéaliste, également appelé légaliste, assignant comme finalité aux politiques étrangères le respect des valeurs morales et des règles du droit, le but ultime étant de préserver la paix. Une série d'institutions furent alors mises en place, suivant les préceptes d'une nouvelle morale internationale dont l'exemple est incarné par le discours des « 14 points » du président Woodrow Wilson (8 janvier 1918) :

- Développement du droit international pour favoriser la résolution pacifique des différends ;
- Mise en place d'organisations internationales ;
- Construction d'une nouvelle moralité internationale en faveur de la paix ;
- Promotion de la démocratie et du libre-échange.

En dépit du volontarisme de leurs promoteurs, ces institutions n'ont pas réellement fonctionné. La Société des Nations, en particulier, a été handicapée par le refus du Congrès américain à l'adhésion des États-Unis ; le Pacte Briand-Kellog, bannissant l'emploi de la force dans les relations internationales, était bien trop ambitieux. L'échec de la « SDN » a été consommé par l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie de Mussolini. En somme, le système de sécurité collective mis en place par la SDN était condamné a échouer: les États étaient obligés d'accepter certaines règles dans la conduite de leur politique étrangère ; mais ces règles très contraignantes ignoraient les situations où la rationalité même pouvait pousser les États à violer le statut quo : la Seconde Guerre mondiale qui éclate en 1939 est la preuve empirique de l'échec de l'idéalisme wilsonien.

Ce courant, qui a donné naissance à la discipline des relations internationales, a engendré une théorie normative, tendant à définir une organisation idéale de la vie internationale. L’élimination de la menace de guerre passait par une diplomatie ouverte et impliquait le désarmement général. Dans la mesure où l’équilibre international était fondé sur la sécurité collective, les États devaient être collectivement responsables face à toute agression, les conflits étant soumis à des procédures de règlement pacifique, parfois à l’arbitrage international. Poussée à son terme, la théorie idéaliste s’incarnait dans l’utopie d’un gouvernement mondial.

En 1899, cette approche avait présidé à la création de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. Après la Première Guerre mondiale, elle conduisit à la création de la Société des Nations, organisation internationale qui devait régir le nouvel ordre international ; elle s’exprima également à travers le pacte Briand-Kellog, signé en 1928, ou à travers la doctrine Stimson, formulée en 1932, d’après laquelle les États-Unis refusaient de reconnaître sur le plan diplomatique tout gain territorial acquis par l’usage de la force.

Si, dans les dernières décennies, l’accent mis sur le respect des droits de l’homme dans la conduite des relations internationales ainsi que certaines campagnes pour le désarmement semblent témoigner d’un retour de l’approche idéaliste, cette théorie fondatrice a cependant été détrônée après la Seconde Guerre mondiale par une doctrine réaliste, dont l’élaboration procède de l’échec du projet de sécurité collective qui avait été incarné par l’« esprit de Genève », à l’époque de la Société des Nations.

2-La théorie Réaliste et l’analyse de la politique étrangère

Le réalisme (aujourd'hui, réalisme « classique ») apparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un corpus cohérent, il s'agit d'une approche qui considère que la séparation entre la politique et l'éthique est indispensable à la compréhension des phénomènes internationaux. Mais les auteurs qui représentent ce courant (Carr, Morgenthau) ont en commun le rejet de l'idéalisme, qui a été incapable d'anticiper et d'expliquer la répétition des conflits mondiaux. C’est en 1948 que Hans Morgenthau posa les fondements de la théorie réaliste dans son ouvrage Politics among Nations, The Struggle for Power and Peace (« la Politique des nations, la lutte pour la puissance et la paix »). Cette théorie, qui se veut descriptive, part du postulat que la finalité de toute politique étrangère est la défense de l’intérêt national, laquelle conduit les États à se doter des moyens d’affirmer leur puissance par rapport aux autres États. Cette vision impliquant que la stabilité internationale repose sur l’équilibre des forces, toute tentation de recourir à la violence doit être désamorcée par la menace crédible d’une contre violence. La diplomatie mise en œuvre est donc celle de la dissuasion.

L’on peut donc énoncer les postulats fondateurs de ce courant de pensée qui sont les suivants:

- L'État est l'unité d'analyse à privilégier en Relations internationales, considéré comme unitaire (les processus de décision internes, le régime politique ne sont pas pris en compte pour analyser son action internationale) et rationnel (il agit selon une logique coût-avantage et cherche à maximiser son intérêt).
- Le système international est par définition anarchique: en l'absence de gouvernement supérieur aux États, ceux-ci sont autonomes et indépendants.
- Le principal objectif poursuivi par un État est la puissance. Les auteurs néoréalistes amèneront la recherche de la survie, et donc sa propre sécurité.
- Un État possède la souveraineté qui lui donne le monopole de l'usage légitime de la force sur son territoire.

Les réalistes considèrent donc que :

- Les organisations internationales et les acteurs transnationaux ont une influence faible, voire nulle, sur les relations internationales parce qu'ils ne sont pas souverains.
- L'environnement anarchique implique que les États ne peuvent pas se faire confiance les uns les autres.
- Le manque de confiance entre les États implique qu'ils doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d'autres États potentiellement hostiles et plus puissants.
- Il n'existe pas de puissance purement défensive.
- La puissance est une notion relative.
- L'augmentation par un État de sa puissance force les autres États à augmenter la leur pour maintenir leur puissance relative. C'est ici qu'apparaît le dilemme de sécurité : un État qui augmente sa propre sécurité diminue mécaniquement celle des autres.
- Le résultat de cette logique est une course à l'armement infinie.
- Certains États, les Grandes Puissances, ont atteint une telle puissance qu'ils rendent l'influence des autres États quasiment nuls. Les Réalistes et Néo-Réalistes ont tendance à s'intéresser exclusivement aux relations entre les Grandes Puissances. Le nombre de Grandes Puissances dans le monde est la polarité du système. Par exemple, un système uni-polaire a une seule Grande Puissance.
- La stabilité d'un système est définie par la paix entre les grandes puissances.
- La théorie de la stabilité hégémonique implique que quand une Grande Puissance devient assez puissante pour pouvoir triompher face à la plus part des États du système, (« hégémon] ») le système est extrêmement stable. En effet, dans un tel système, la puissance même de l'hégémon implique qu'il aura un intérêt dans tout conflit et par définition, l'hégémon triomphe toujours quand il défend ses intérêts. Les États étant rationnels et ayant une information parfaite, ils ne s'opposeront jamais aux intérêts de l'hégémon sachant d'avance qu'ils perdraient le conflit.


Les principaux penseurs du réalisme sont:

- Hans Morgenthau
- Edward Hallett Carr
- Raymond Aron (avec de nombreuses références à Clausewitz) est couramment classé parmi les auteurs réalistes, cependant ses écrits sont bien plus nuancés que ceux des auteurs américains de son époque.
- Kenneth Waltz, avec son ouvrage Theory of International Politics, qui a fondé le courant néoréaliste
- Stephen Walt


Dans le cadre de cette approche, la guerre a pour principale cause une rupture de l’équilibre entre puissances ou une mauvaise appréhension des forces en présence. Cela conduit à négliger aussi bien le rôle des idéologies, autour desquelles se sont pourtant constitués les blocs occidental et oriental qui ont dominé le système international durant la seconde moitié du XXe siècle, que des acteurs tels que les opinions publiques ou les organisations internationales. La théorie réaliste ne parvient pas non plus à rendre compte de phénomènes qui caractérisent la période, telles les guérillas ou, plus fondamentalement, les relations d’interdépendance économique ou l’évolution vers l’intégration politique supranationale contenue, par exemple, dans le mouvement qui a conduit à la constitution de l’Union européenne. L’effondrement de l’Union soviétique a considérablement modifié les pratiques des relations internationales et a suscité des débats théoriques qui se poursuivent encore. L’école réaliste, dominante pendant la guerre froide, a été remise en cause par les tenants du transnationalisme. Les réalistes s’accordent donc à dire que la politique de puissance est pratiquée par tous, pour des raisons qui tiennent aussi bien à la nature humaine qu’à l’anarchie du système international. Mais peut-on pour autant, à partir de cette quête généralisée de la puissance, bâtir une théorie générale sur les buts qui motivent les États ? Les théories réalistes récentes semblent répondre par l’affirmative, tout en divergeant entre elles sur le contenu. Kenneth Waltz par exemple, avance que les États sont par nature défensifs, et qu’ils cherchent donc à équilibrer. John Mearsheimer estime au contraire qu’ils sont offensifs, et donc s’étendent. Les réalistes classiques, comme à leur habitude, laissent une plus grande place au sens commun, débouchant ainsi sur une certaine variété des buts politiques. Hans Morgenthau a ainsi intégré dans sa théorie à la fois les puissances impérialistes et du statu quo. Reste à tirer les conséquences d’une telle indétermination explicative ; comme les réa listes n’arrivent pas à déterminer les motivations fondamentales des États par simple déduction à partir de l’anarchie internationale ou de la nature humaine, ils sont obligés de se pencher plus minutieusement sur l’analyse de la politique étrangère.

2- L’assaut de la Foreign Policy Analysis

La FPA comme champ d’étude, est apparue au début des années 1960 aux États-Unis, totalement opposée aux réalistes classiques, elle mit en avant que la recherche traditionnelle était inadaptée. Les réalistes répliquèrent qu’ils ne partageaient ni les intentions, ni les fins explicatives, ni même l’objet de l’étude de la FPA. Elle critiquait deux éléments de l’étude des réalistes classiques de la politique étrangère ;

- Elle réclamait d’abord une théorie plus scientifique,
- et remettait en cause le choix de la priorité explicative au niveau international de l’analyse. Elle sapait par là-même un peu plus la distinction traditionnelle entre relations internationales et sciences politiques, déjà fortement contestée. Les deux angles d’attaque, combinés, prenaient clairement pour cible les réalistes classiques.

La FPA et les classiques ont des objectifs différents ; tandis que la recherche classique se déroulait dans un environnement où les praticiens et les observateurs de la politique étrangère partageaient le même langage et les mêmes expériences, la recherche issue de la FPA procède d’une observation largement externe ; alors que la FPA cherche des repères externes pour mieux saisir les irrationalités des décideurs et de leurs administrations, la recherche classique s’efforce plutôt de former et d’informer les décideurs, et ce, de deux manières : d’abord en supervisant leur socialisation dans la diplomatie internationale, c’est-à-dire qu’ils s’appuient sur le principe initialement aristocratique de la suprématie de la politique étrangère, clé de voûte de la diplomatie depuis le XIXe siècle. Ce principe implique d’une part que la pratique des affaires internationales suit des règles qui ne sont pas celles de la politique intérieure, et, d’autre part, que priorité doit être donnée à la première sur la seconde. Transcrire ce principe en règles théoriques justifie une approche de la politique étrangère qui parte d’une analyse des pratiques et des institutions de la société internationale. Afin de rendre cette socialisation de la diplomatie plus compréhensible, l’analyse doit mettre en rapport un observateur qui est de plus en plus socialisé dans la politique intérieure, avec des praticiens de l’international, qui donnent sens à leur propre action ; le second objectif a donné lieu, lui à deux pistes de recherche, une première emprunte la voie d’une réflexion historico-philosophique, par laquelle les chercheurs envisagent la modification de l’environnement historique qui demanderaient une réforme ou une adaptation de leurs postulats classiques, cette voie dérive de l’intérêt que les classiques portent aux conditions dans lesquelles le XIXe siècle a permis d’éviter les conflits majeurs entre grandes puissances. À cet égard, les travaux de Morgenthau sont représentatifs d’une tendance qui se méfiait des effets de la démocratisation sur la primauté de la politique étrangère, et qui doutait de la capacité des diplomates à restaurer l’équivalent de l’internationale aristocratique passée. De même, Kissinger s’est intéressé aux ressorts de l’ordre légitime qui, selon lui, ne devait pas nécessairement être juste, mais se fonder sur des principes acceptés par les principaux joueurs, c’est également à cette configuration que songeait Raymond Aron avec son système homogène. Le grand problème de politique étrangère de la dernière partie du XXe siècle consistait alors à trouver des conditions présentes pour faciliter la pratique de la diplomatie, et donc à trouver un langage commun aux différentes cultures, idéologies, références historiques ou formes d’État, porteuses d’une conceptualisation commune qui soit de l’ordre international. Dans leur tentative de comprendre les différences historiques entre le concert européen et la période qui l’a vu disparaître au XXe siècle, les chercheurs ont fini par distinguer plusieurs types de sociétés internationales (homogènes ou hétérogènes, légitimes ou révolutionnaires...), qui présupposaient différents types de fins poursuivis par les États : par exemple les puissances impérialistes et les partisans du statu quo. Mais distinctions posaient un certain nombre de questions, à savoir : est-ce la faute du système international si les États deviennent ou demeurent impérialistes, est-ce l’idéologie révolutionnaire de certains États qui les empêche d’accepter les règles établies du jeu international comme plusieurs spécialistes de la guerre froide l’ont prétendu ? Les réalistes ont toujours hésité depuis longtemps entre deux conceptions différentes de la société internationale, l’une axée sur le système et l’autre sur les acteurs étatiques pour finalement les combiner souvent. Il en résulte deux implications notables. D’un côté, il est déterminant de pouvoir distinguer entre deux types de systèmes internationaux :

- les systèmes situés au pôle de puissance, dans lesquels prévoir le pire et organiser l’endiguement de l’adversaire permettent d’imposer l’ordre ;
- les systèmes situés au pôle de l’indifférence, dans lesquels c’est cette attitude elle-même qui produirait le pire, en affaiblissant l’ordre international.
Cette distinction reflète les leçons doubles tirées d’une première guerre mondiale qui aurait pu être évitée par des mesures de confiance, et d’une seconde guerre mondiale qui semble à l’inverse plutôt résulter de stratégies fondées sur l’appeasement et destinées à rassurer, dans un contexte qui ne s’y prêtait pas. Mais d’un autre côté, si la politique étrangère est déterminée par la nature des États au moins autant que le système international, alors il est important de retrouver les sources de cette politique étrangère par un examen minutieux de l’histoire des grandes puissances, de leurs traditions diplomatiques et culturelles, donc un équilibre parfait est impossible, car si, vue de l’extérieur, les puissances apparaissent comme les facteurs permettant l’existence d’un dispositif de sécurité, elles apparaissent toujours, à l’intérieur, comme l’expression d’un parcours et d’une existence ancrés dans l’histoire. Et aucune puissance ne se soumettra jamais à un règlement, aussi équilibré et aussi porteur de sécurité soit-il, si ce règlement apparaît comme la négation totale de la vision qu’elle entretient d’elle-même. Au bout du compte, ce double objectif de socialiser le décideur et de décrypter pour lui la scène mondiale mène tout droit à l’autre grande opposition entre le réalisme classique et la FPA, qui concerne la définition même de ce que doit être le sujet d’une analyse de la politique étrangère : la connaissance des raisons bureaucratiques qui ont conduit à une décision donnée aide les États à reconsidérer les problèmes par une meilleure gestion des crises et un meilleur décryptage de certaines décisions des États rivaux

La théorie libérale

L'idée principale du libéralisme, né en opposition au réalisme, est la prise en compte des ONG (Organisations Non Gouvernementales) comme acteurs importants. Le rôle des entreprises multinationales, d'organisations humanitaires (comme le CICR par exemple) ou de coopération entre États (telle que l'ONU). L'analyse des relations internationales par le libéralisme (et plus tard par le néolibéralisme), permet une perception beaucoup plus large de la situation des relations internationales, notamment de leur évolution au 20ème siècle. La globalisation économique ainsi que les progrès des techniques de communications, ont en effet amené une intensification des relations entre Etats. Cela, associé à une complexification de la structure interne des Etats eux-mêmes, a amené à une remise en question des postulats du réalisme, notamment ceux concernant la coopération entre Etats, ainsi que celui conceptualisant l'État comme acteur unique dans le champ des relations internationales.

École anglaise
L'École anglaise, appelée également réalisme libéral ou rationalisme, est un courant de pensée en relations internationales. Elle est représentée par des auteurs comme Martin Wight, Hedley Bull, David Mitrany ou encore John Burton.

L'École anglaise envisage les relations internationales comme un faisceau complexe de relations entre les États, qui forme une « société internationale » (et pas seulement un « système interétatique »). Par contraste avec la théorie réaliste qui postule un état de nature international au sens « hobbesien » du terme (« la guerre de tous contre tous »), l'École anglaise adopte une conception « lockienne » (l'état de nature comme état d'égalité mais absence d'un juge impartial).

L'école anglaise conçoit les relations internationales comme une société sans État. Cette société peut être déduite des principales institutions qui régulent les relations internationales : la guerre, les « grandes puissances », la diplomatie, l'équilibre de la puissance (balance of power), et surtout la reconnaissance mutuelle par les États de leur souveraineté.

La théorie institutionnaliste néo libérale

Dans l'étude des relations internationales, l'institutionnalisme néolibéral est une approche théorique qui accorde une grande importance aux institutions au sein du système international. Il a été développé dans les années 1970 par Robert Keohane et Joseph Nye.
L'institutionnalisme néolibéral épouse certaines conceptions des réalistes (le système international est anarchique, l'État est l'acteur central, l'État est un acteur rationnel et égoïste), mais les modifie afin de mettre en évidence le rôle et l'influence des institutions.
Ainsi, les institutions - en poussant les États à se concerter - facilite la coopération internationale en réduisant les incertitudes inhérentes à l'anarchie.
L'institutionnalisme libéral rejette de plus la conception réaliste selon laquelle la croissance d'une puissance s'effectue toujours au détriment d'une autre puissance ; il considère plutôt que cette croissance s'effectue sans affecter les autres puissances.

Les théories prospectives

À partir des années 1960, qui virent l’émergence, sur la scène internationale, des pays en développement, d’autres analyses tentèrent d’appréhender l’évolution de la vie internationale en s’appuyant sur l’opposition pays riches et pays pauvres. Les théories prospectives mettent donc l’accent sur la disparition du clivage Est-Ouest au profit d’une opposition entre pays industrialisés appelés pays du Nord et pays en développement appelés pays du Sud. Ainsi, tandis que se dessinerait, au Nord, un monde toujours plus intégré grâce à la création d’autorités supranationales, le Sud serait de plus en plus divisé par les rivalités nationalistes et ethniques.

Dans le même temps, la pertinence de cette distinction entre Nord et Sud est mise en cause par la globalisation des enjeux, en raison des liens d’interdépendance de plus en plus étroits qui se nouent entre les nations. La dimension étatique tend dès lors à s’effacer. Ainsi la notion de devoir d’ingérence humanitaire, appliquée pour la première fois en droit dans la région kurde irakienne, à l’issue de la guerre du Golfe, subordonne l’action des États à des normes morales définies par la communauté internationale. Cette évolution représente un défi pour les théoriciens des relations internationales, dont l’analyse se fonde en premier lieu sur les décisions d’États ayant la souveraineté comme premier attribut.