EXPLOITATIONS MINIERES ET DEVELOPPEMENT LOCAL EN AFRIQUE
L’activité minière, si elle connaît un certain renouveau, n’est pas nouvelle en Afrique subsaharienne. Sans remonter à l’époque médiévale et à l’importance du commerce de l’or, notamment en Afrique de l’Ouest, elle a été dans certaines régions un puissant élément de l’exploitation coloniale des territoires. Ainsi en est-il de la riche région minière de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de la Zambie et du Katanga (RDC), surnommée Copper Belt (ceinture de cuivre). Celle-ci a connu une véritable colonisation industrielle et urbaine autour des mines, structurée par les réseaux ferrés, dont les paysages portent encore la marque.
Pour un grand nombre de pays africains, le modèle de l’économie rentière s’impose aujourd’hui encore, tant dans le secteur agricole (café ; coton ; thé ; bois…) que dans le secteur extractif (hydrocarbures, métaux, minerais et pierres précieuses…). Dans la plupart des cas, ce sont des produits peu ou pas transformés qui sont exportés. L’enjeu est d’autant plus fort que la croissance de la demande en matières premières et la hausse consécutive des cours, au demeurant toujours aussi volatiles et sur lesquels les régions et les pays producteurs n’ont en général aucune prise. Le cas des hydrocarbures du Golfe de Guinée est bien connu ; les revenus issus de la vente de ces hydrocarbures qui devaient profiter aux populations et booster l’économie des pays de cette régions par la construction des infrastructures, le développement du tourisme etc ; ne profitent qu’à la classe dirigeante de ces pays ; qui ne se gêne pas à exhiber leurs biens matériels (villas, grosses voitures…) et qui, lorsqu’elle rend compte à leurs monarques ; ont tout intérêt à transformer une errance ponctuée de maraudage et de mensonge en un périple glorieux ; incapable d’inventer un nouveau modèle ; d’offrir une vie meilleure aux franges les plus déshéritées de la population et embourbée dans la corruption et dans la course à l’enrichissement ; cette élite encourage cette immigration forcée de la jeunesse ; pendant que les populations qui n’ont pas le courage ni les moyens de se lancer dans l’aventure de l’immigration croupissent dans la misère sans médicaments ni eau potable.
Mais ce cas n’est pas unique, ainsi dans la région d’Arlit au Niger où l’on exploite l’uranium ; 7% du territoire sont concédés pour l’exploitation. Ancienne colonie française ; le Niger a longtemps été
Pourtant, au cours des dernières années ; suite au scandale des
Mais comme l’agriculture d’exportation, la question de la contribution de ces activités minières au développement durable reste posée. La mine et l’usine ont pendant longtemps fonctionné en enclave, sans avoir aucun effet d’entraînement sur les espaces ruraux alentours. Bien au contraire, ce sont plutôt des externalités négatives qui semblent avoir affecté ces derniers en termes de pollution et d’accessibilité notamment. Par ailleurs les inégalités sociales restent importantes ; à la hiérarchie urbaine miroir de la hiérarchie de l’usine (villas pour cadres et cités dortoirs pour ouvriers), différenciation analysées dans les pays africains dans un contexte colonial ; se surimpose en effet l’opposition entre la ville planifiée et la ville dite informelle.